SENEGAL-MAROC-DIPLOMATIE
La Tijâniyya fait le ciment de la spécificité des relations entre les deux pays, rappelle Dr. Bakary SAMBE
02/08/2010 14:40 GMT
Dakar, 2 août (APS) – La dimension sociopolitique de la confrérie Tijâniyya, combinée à l’instrumentalisation des liens tissés à travers elle, explique la spécificité des rapports sénégalomarocains, en même temps que leur ’caractère durable’’, estime le politologue et chercheur sénégalais Bakary Sambe.
« La dimension sociopolitique de la confrérie Tijâniyya, des liens tissés à travers elle ainsi que leur instrumentalisation donnent aux rapports sénégalo-marocains leur spécificité. Elle est aussi à l’origine de leur caractère durable’’, écrit-il dans un essai paru récemment au Maroc sous le titre « Islam et diplomatie : la politique africaine du Maroc. »
Cette dimension est moins importante dans les autres confréries présentes au Sénégal. Le plus frappant c’est qu’on ne peut parler (du moins au Sénégal) de relations sénégalomarocaines sans faire référence à la Tijâniyya », explique M. Sambe docteur en sciences politiques et chercheur associé au Groupes de recherches sur la Méditerranée et le Moyen Orient (Lyon).
Selon l’auteur qui tient mardi une conférence presse à l’occasion de la sortie de l’ouvrage à Dakar, la confrérie est comme la base, sinon le soutien religieux, des rapports politiques en question.
« Cette situation, explique-t-il, renforce l’idée d’un +réseau tijâni+ qui serait, par le jeu de perceptions et d’amalgames +volontaires+ et politiquement rentables, au centre des relations entre les deux pays. »
« Cette piste, indique-t-il, quelle qu’en puissent être l’issue, est la seule qui permette de saisir le mode de fonctionnement inhabituel en matière bilatérale, qui caractérise les rapports marocosénégalais. »
« Dans cette coopération entre les deux pays, les relations personnelles entre acteurs politiques sont doublées d’autres raccourcis insaisissables par une simple analyse des mécanismes institutionnels », analyse l’auteur.
« Une observation ne serait-ce que superficielle de cette coopération pourrait amener à penser qu’elle occulte un phénomène beaucoup plus complexe et non moins intéressant : la manière dont les acteurs politiques et religieux se complètent ou s’utilisent mutuellement, se rendent service, selon les enjeux et les situations », fait remarquer M. Sambe.
AKS/BK
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